Projet Epsilon

Avant

Ressortir du Dunwamish Waterway avait été aussi difficile qu'y entrer la veille. Qui plus est, alors qu'il avait espéré pouvoir faire demi-tour, les restes de carcasses de voitures au fond de la retenue d'eau au sud du West Bridge n'avait finalement pas permis de le faire.

Le maniement des PumpJets en arrière était complexe, et surtout, ne permettait pas de maintenir l'inclinaison minimum de 60°, faisant s'enfoncer la barge, alors même qu'elle manquait déjà de fond et surtout que le fond du canal était garni de saloperies.

Les Atalantes, guidés et encouragés par Méra, avaient donc encore payé de leur personne pour soulever la Barge. La différence par rapport à la veille, c'est qu'ils savaient à partir de quelle hauteur sur l'eau ils pouvaient passer sans devoir avoir en plus des membres du groupe guidant le mouvement. Tout en descendant, ils avaient pu continuer de chercher des survivants, conscients cependant après l'expérience de la veille que ces derniers risquaient fort d'être morts, soit par hypothermie, soit pas asphyxie au CO². Néanmoins, contre toute attente, ils avaient récupéré sept personnes, dont aucune cependant n'était mutante. Deux d'entre eux étaient dans un coin de la Barge et Moah ne put que constater, sans se l'expliquer, qu'il y avait une tension palpable entre ces deux-là et les autres rescapés. Ainsi donc, même alors qu'ils avaient frôlé la mort, il fallait que les humains se détestent encore. Pourtant, ils avaient été récupérés sur le même lieu. Mais, exténués, les survivants n'avaient pas eu le temps de parler. Seule leur attitude dénonçait cette tension. Moah avait indiqué aux Atalantes de surveiller ces deux groupes de deux coups de tête : ils se connaissaient tellement qu'ils pouvaient aisément procéder ainsi. Quant aux Amazones, plutôt bien remises, elles étaient pressées qu'il les mène vers leur lieu de résidence plus au nord. Celle qui semblait être leur chef avait réitéré cette demande, qui prenait légèrement la tournure d'une exigence, ce qui agaçait Moah.

Et ce d'autant qu'il voyait bien que ce n'était pas par inquiétude quant à ce qui avait pu arriver à leurs proches mais bien parce qu'elles avaient quelque chose à dire, qui avait sûrement à voir avec le fait d'avoir un prisonnier. En pensant à ce dernier, Moah regarda dans la direction de Méra. Il ne l'avait pas interrogée à ce sujet ce matin, parce qu'il savait que porter la barge lui demanderait beaucoup. Aussi, autant que leur temps de petit-déjeuner ne soit pas celui d'une explication - pour ne pas dire une énième engueulade. Mais il n'avait pas oublié ce point, et la connaissant, c'était de toute façon un point qu'il voulait aborder quand les Amazones ne seraient plus à bord, ou en tout cas sans qu'elles puissent entendre la conversation. Seulement, avec Méra qui montait tout de suite dans les tours, cela pourrait durer longtemps. Peut-être qu'il l'inviterait à une nage ou une plongée et que là, dans le secret d'un endroit où les eaux amortiraient le son, ils pourraient avoir la discrétion nécessaire.

Finalement, ils étaient revenus dans la Baie Eliott, et il put enfin faire le demi-tour tant attendu. Méra et les "porteurs" relâchèrent leur pouvoir et partirent sur le Deck avant pour s'affaler dans les coussins.

La Barge progressa lentement vers le nord. Quand il passa l'ancien phare éteint de West Point, entrant dans la Shilshole Bay, il demanda à ce qu'on fasse venir à lui les Amazones.

Attendre n’était pas leur fort mais les choses ne semblaient plus sous leur contrôle. Sans oublier que ces êtres, des atalantes ? S’étaient portés à leurs secours. Elles pouvaient donc la moindre se montrer reconnaissantes.

Aussi quand on vint les chercher parce que leur chef voulait leur parler, elles se dressèrent comme un seul homme, pour suivre l’un des leurs jusqu’à lui. Droites comme un i, posture fière de guerrière, elles firent face, Okoye en tête. Elle n’attendit pas pour prendre la parole.

- Allez-vous bientôt nous faire débarquer ? demanda-t-elle sans attendre, mais d’un ton neutre.

C’était la première fois qu’elles montaient à bord d’une embarcation aussi grande. Aussi étaient-elles impressionnées, et pour certaines, plutôt inquiètes de leur sort. Mais si ces atalantes les avaient sauvées, ce n’était pas pour les exécuter ensuite, n’est-ce pas ? D’une façon ou d’une autre, Okoye était méfiante.

Moah ouvre son bras sur la baie.

- C’est pour cela que je vous ai demandé de venir ici. Pour que vous me conseilliez. Nous, les Atalantes, nous ne sommes pas du coin. J'ai une idée plutôt correcte de Seattle, sauf que mon idée, elle date d'avant la catastrophe... Bref, je ne suis pas trop sûr de ce qu'il convient de faire. Que je vous explique : entrer avec la barge dans les eaux intérieures, ce n'est pas simple : il y a tout ce que la catastrophe a charrié et aura fini par déposer au fond, ce qui pourrait endommager la Barge. Mais les eaux intérieures sont des voies rapides pour gagner le centre. Il y a ensuite le choix de la sécurité : rester dans des hauts fonds, où la Barge ne risque rien, et vous déposer sur les berges, mais loin de ce que je crois être la zone que vous cherchez à atteindre.

Il attend un instant, le temps qu'elles assimilent les informations.

- Pour tout dire, j'ignore comment la catastrophe a impacté l'environnement que vous connaissez, et, surtout, l'a modifié. Aussi, j'aurais tendance à me fier à votre avis. Vous connaissez Seattle et le lieu que vous cherchez à gagner mieux que moi. Bien sûr, la décision reste mienne, mais votre avis sera précieux.

Il leur sourit.

- Alors, les berges, ou voie intérieure ?

Ils n'étaient pas du coin, et sûr que la reine aurait aimé savoir d'où ils étaient. En tout cas, cet homme leur annonça qu'ils avaient quelques connaissances de Seattle  assez pour leur proposer deux options pour regagner leurs territoires et ce, malgré la catastrophe.

Mais Okoye restait méfiante. C'est donc d'une voix neutre et plus polie qu'elle ne l'aurait été dans d'autres circonstances qu'elle répondit:

- c'est très aimable à vous de proposer de nous ramener. Cependant vous avez déjà fait beaucoup pour nous en  nous sauvons de ces eaux qui auraient pu toutes nous noyer. Et nous vous en remercions beaucoup. C'est pourquoi nous ne souhaitons pas abuser plus de votre temps et vous faire prendre plus de risque encore que vous n'en avez déjà pris.

Okoye se tourna vers l'Est:

- vous pourriez nous déposer sur le rivage dès qu'il vous sera possible de le faire ?

Oui dès qu'ils seraient proche d'une berge ou d'un rivage accostable. A condition que ces atalantes consentent à les laisser partir. Dans le cas contraire, Okoye voulait comprendre pourquoi ces étrangers tenaient à prendre plus de risques encore, juste pour "les aider" ?

J'étais évidemment sur le côté depuis le début. J'aime bien le Deck House, pas seulement parce que c'est le poste de pilotage, mais parce qu'il est surélevé. Il n'y a rien de plus haut sur la Barge. C'est donc bien ma place.

J'écoute. Je reconnais bien Moah. Diplomate, à l'écoute. Moi, l'Amazone me fait monter la moutarde au nez.

J'éclate soudainement.

- Hé ! Il ne faudrait pas oublier qu'on a risqué nos vies pour sauver les vôtres, OK ? Vous savez ce que c'est que de ce cailler les miches dans l'eau juste pour vous respirer dans la bouche pour que vous ne creviez  pas à cause de votre propre CO2 ? Merde alors : non seulement, j'ai risqué ma vie, mais on plus vous me traitez, moi et... et Moah comme des sous-merdes de Nus ! Oh ! Allô ! On est des Mutants !! Bordel, ça vous dit quelque chose ?

Il avait failli l'oublier. Mais il ne faut jamais oublier Méra quand elle est dans le coin.

Il lève les deux bras, paumes ouvertes. L'antique signe de la paix.

- Je vous présente Méra. C'est elle qui vous a pris une par une pour vous faire respirer sous l'eau et vous permettre d'évacuer le CO2...

Puis il tourne un regard dur vers Méra.
- Mais vous avoir sauvé la vie ne lui confère aucun droit sur celle-ci. C'était une action gratuite et bénévole. Vous ne nous devez rien en retour.

Il tourne de nouveau son regard vers les Amazone. Il y a dans ses yeux comme une demande de ne pas tenir compte de la sortie de Méra. Il baisse les bras.

- Très bien Mais vous avoir sauvé la vie ne lui confère aucun droit sur celle-ci. C'était une action gratuite et bénévole. Vous ne lui - nous - devez rien en retour. répète-t-il comme pour s'assurer qu'elles avaient compris.

Il soupire. Puis il pointe du doigt l'embouchure du canal vers le Lac Washington, enfin, ce que l'on peut en deviner, les eaux étant tellement hautes que les berges ont été englouties sous les eaux.

- Je suppose cependant que vous préférerez la rive nord du canal plutôt que la sud ? Je vais vous déposer juste après ces bâtiments qui doivent marquer la pointe de Sunset West Condiminium. Et il plante alors son regard dans celui d'Okoye.

- Je l'ai déjà dit, je le répète : vous ne nous devez rien. Mais je dois rencontrer votre Reine. Ou tout ce qui s'en approche le plus en ces temps particuliers. J'aimerais donc faire le chemin avec vous. (un grognement de Méra semble le rappeler à l'ordre). Avec Méra bien sûr. A terre, nous nous débrouillons bien aussi. Je ne vous demande pas de nous protéger. Mais de nous guider. Je connais Seattle que par des cartes, pas par l'expérience. Accepteriez-vous que nous nous joignions à vous ?

En attendant la réponse, il donne une impulsion à plusieurs petites commandes. Les PumpJets sont réorientées et leur puissance réglée. La Barge vire doucement à tribord, en direction de la côte.

Okoye fut surprise de la réaction de la femme aux cheveux rouges. Ne venait-elle pas pourtant de les remercier pour leur avoir sauvé la vie ? Ne venait-elle pas de leur proposer de les déposer où ces atalantes le souhaitaient parce que justement ils avaient assez pris de risques pour elles ?

Le fait était que l’Amazone se doutait que l’offre n’était pas entièrement désintéressée, car comme venait de le dire la femme rousse, ils avaient déjà pris de grands risques pour eux, fourni beaucoup d’énergie pour en arriver là où ils en étaient. Alors…….pourquoi vouloir poursuivre la route malgré tous les dangers ?  Par pur altruisme ? Okoye n’était pas naïve. Loin de là.

Un peu perplexe de l’éclat de cette femme, Okoye resta attentif à leurs expressions et leurs attitudes, tandis que dans son dos, les autres échangeaient des regards aussi perplexes que le fut le sien. Et si elles avaient encore disposé de leurs lances, sans doute se seraient-elles mises en position défensive. Mais leurs armes avaient disparu lors du sauvetage comme… par enchantement ?

Toujours très droite, Okoye ne répondit rien, après tout c’était cet homme le chef et au vu de son attitude, il semblait habitué aux réactions de cette femme.  A ses paroles, si Okoye resta silencieuse, elle s’inclina toutefois en guise de remerciement devant la rousse. Encore une fois, les wilds étaient peut-être très territoriaux, mais pas ingrats.

Pour autant, les paroles de l’un et de l’autre n’apaisèrent en rien leur méfiance. Si leur chef se voulait rassurant en leur parlant d’acte bénévole, insistant bien sur le fait qu’elles ne leur devaient rien, elles n’avaient pour le moment aucune garantie qu’ils allaient les libérer.

Aussi à la question de leur chef, Okoye répondit d’un signe affirmatif.

- La rive nord, ce sera très bien.

Du moment qu’ils voulaient bien les libérer, peu importait le lieu.
C’est alors que leur chef dévoila, comme l’avait pressenti Okoye que leur geste n’était en effet pas dénué d’intérêt. Okoye qui n’avait pas pour habitude de tergiverser, alla droit au but, écartant tout le reste du discours de l’Atalante.

- Pourquoi souhaitez-vous rencontrer notre reine ?

Oui, qu'est-ce qu'ils leur voulaient, ces atalantes? Nul n'avait jamais entendu parler d'eux avant et à présent ils voulaient rencontrer la reine ?

Moah a un large sourire et de sa main montre la rive en question.

- Nous nous y dirigeons déjà...

Il observe les Amazones.

- Bon, je vois que ma demande vous... En fait je ne sais pas trop. Choque ? Exaspère ? Étonne seulement ? Ce n'est pas grave. Je vous dépose, et après on se débrouillera seuls pour trouver le chemin vers la Reine.

Et il se tourne alors vers Méra.

- Ce qui n'appelle aucun commentaire désobligeant sur nos hôtes.

La guerrière hocha la tête, brièvement.

- Parfait, merci !

Cependant concernant sa question, l’homme face à elle ne semblait pas disposé à lui répondre. Et ses paroles lui valurent un regard perçant d’Okoye.

- Nous sommes au service de notre reine. Nous avons été formées spécialement pour la servir et la protéger. Alors si vous souhaitez la rencontrer, nous devons nous assurer au préalable de vos intentions.

Elle désigne les rives et explique :

- Vous pouvez marcher seul en direction de la Green Zone, mais une fois que vous serez sur le territoire Wild, vous risquez d’être confrontés non seulement à toutes sortes d’obstacles, pièges, mais aussi à nos sentinelles.

Et cela en dehors de ce qui avait pu se passer cette nuit, une transformation des lieux dont Okoye ignorait encore l’ampleur.

Moah fait une moue en levant ses deux mains vers le ciel, l'air un peu naïf.

- Au service de votre Reine. Je comprends. Mais cela ne signifie pas que vous ayez à connaître ce que j'ai à lui dire. Néanmoins, cela fait maintenant quelques heures que vous êtes nos hôtes. J'imagine que cela vous a permis de jauger notre "dangerosité". Sincèrement, lui voudrais-je du mal, je vous préviendrais juste avant du fait que je souhaite pouvoir la rencontrer et lui parler ? Ou je vous liquiderais toute, lui enlevant sa protection du même coup, puis je m'y rendrai sans prévenir personne ?

Il ramène ses bras et les pose, poings sur les hanches.

- Soyons sérieux, Okoye. Vous savez que je n'ai pas tort, à défaut d'avoir raison. Mais je ne peux pas vous dire ce qui me pousse à devoir lui parler. Ne m'en voulez pas : c'est ainsi, et sincèrement, c'est justifié.

Un regard vers Méra permet de faire refermer la bouche à la rougeoyante, prête déjà à ressortir les griffes de sa langue acérée pour s'en prendre oralement aux Amazones.

- On sera à portée de rivage dans 5mn maintenant. Je ne pourrais pas m'avancer plus loin que les 300m restant, ignorant la nature du fond. Vous nagerez, ou vous souhaitez qu'on vous amène jusqu'à la rive ?

Okoye n’était pas certaine de pouvoir se fier à cet homme. Tous savaient à Seattle combien il était dangereux de s’aventurer en terre Wild. Avoir un guide était un atout qui leur éviterait bien des problèmes.

Toutefois elle finit par se ranger à ses arguments. Il ne voulait pas lui dire les raisons de son intérêt pour la reine soit ! Avec ou sans elles, ils auraient de toute façon affaire aux sentinelles.
Pour l’offre, comme plusieurs d’entre elles ne savaient pas nager, elle accepta :

- Si vous pouviez nous guider jusqu’au rivage, je vous en saurai gré.

- Préparez-vous alors. Et puisque vous nous précéderez, prévenez que nous arrivons, Méra et moi. Je pense privilégier l'arrivée par l'ouest. Le plein nord imposerait de passer à travers les dégâts que la rupture du barrage a provoqués. Par l'ouest, légèrement au nord de l'ancienne retenue d'eau... J'imagine que cela sera plus... facile. On partira demain matin, donc avec un jour de décalage par rapport à vous

Au moment où il se tourne vers Méra... elle explose.

- Si tu me demandes de trimballer dans l'eau ces pétasses, tu te fourres le doigt dans l'oeil jusqu'au trognon, Moah ! Si j'avais su, je les aurais laissées étouffer dans leur propre gaz carbonique !

Et je pars, furieuse, en profitant pour bousculer une de ces connasses de l'épaule.

L’amazone hoche la tête, avec toujours le même air impassible, prenant note de sa réponse. Donc ils se débrouilleront seuls, soit. Elle se demande pourquoi en revanche, ils attendront un jour entier, ici sur cette barque plutôt que de se mettre immédiatement en route.

Bref, la conversation semble terminée, pour leur chef tout du moins. Quant à la provocation de la rousse, elle n’a absolument aucun impacte sur les guerrières qui désormais savent qu’elles vont pouvoir retourner chez elles, mais sans leur reine !

Peu après avoir été débarquées, elles se mettent rapidement  en route vers le nord, non sans se fabriquer de nouvelles armes pour affronter les créatures sauvages qui peuplent désormais toute cette partie de l’île, ignorant l’étendue des dégâts face à elles…..

Moah les regarde, tandis que des Atalantes reviennent vers la Barge. Il sait à leur tête qu'ils n'ont pas trop apprécié faire les "transporteurs", mais avait-il le choix ?

Il avait espéré les convaincre d'aller avec elle, mais ces femmes cachaient leur jeu. En même temps, était-il surpris ? Que faisait-il lui-même ?

Il soupire.

Il devra donc s'y rendre par ses propres moyens, et espérer que ce moment comptera en leur faveur quand ils rentreront dans la zone "interdite" des Wilds.

Il tourne la tête vers le fond du Deck House. Méra est revenue, mais elle n'a pas lâché un mot. Voilà la véritable question pour lui : devait-il l'emmener avec lui ? Méra s'emportait pour n'importe quoi : c'était une instabilité que tous ceux qui la connaissaient attribuaient à sa mutation si importante qu'elle était capable de plus de choses que n'importe qui - même lui. C'était pour cela qu'il ne la lui reprochait pas, ce qui, sans doute, passait pour de la faiblesse aux yeux d'étrangers, comme les Amazones.

Mais la laisser loin de lui impliquait d'accepter d'en perdre le contrôle, et que ses sautes d'humeur impactent la Barge et les Atalantes, au point même de pouvoir remettre en cause les raisons pour lesquelles ils étaient ici. Il soupira. Non, il n'avait pas vraiment le choix. Demain, il faudra qu'il descende avec elle. Les autres pourraient s'éloigner avec la Barge en attendant des nouvelles.

Quand les "transporteurs" furent remontés, il éleva la voix, qui porta sur toute la Barge.

- Merci à vous d'avoir raccompagné nos hôtes jusqu'au rivage. Je sais que vous n'aimez pas faire ça, mais je crois que c'était nécessaire. Nous allons maintenant gagner l'endroit qui a ma préférence, puis nous nous reposerons. Demain, Méra et moi débarquerons pour nous rendre chez ces sauvages de Seattle. Je sais que vous n'aimez pas plus que moi ce que je vais faire quand je les rencontrerai. Mais nous savons pourquoi nous le faisons et c'est l'essentiel. Hybbera, tu te charges du CRQ ?

L'atalante hocha la tête et disparut du pont pour aller dans un container sous le Deck House.

Les autres s'étalent sur le pont, ou vaquent à quelque occupation de détente.

A vitesse lente, pour pouvoir tourner sur les panneaux solaires, la Barge remonte vers le nord de la baie.