Projet Epsilon

Camille lui sort le grand sourire. Celui pour les passagers.

Elle agite son index, mais près de son visage.

-"Monsieur Dexter, le Conducteur sait toujours quand et comment. Nous avons remis nos vies entre ses mains, parce que nous savons qu'il sait exactement ce qu'il convient de faire. Ne vous inquiétez pas, ce Train roulera au moment exact où il le décidera. Et rassurez-vous, rien n'arrivera. Notre brave passager de la 306 étant absent, il ne me reste plus qu'à vérifier la décision de celui de la 300. Je pense que dès que j'aurais confirmé vos décisions au Conducteur, nous ne tarderons pas.

Elle était un mode sermon, mais de façon tout à fait polie et charmante.

Elle redevient plus sérieuse, fronçant les sourcils.

-"En revanche, nous ne sommes jamais allés vers l'Ouest. J'ignore totalement le temps que cela prendra. Je vais demander au Conducteur, et je vous apporterais la réponse, Monsieur Dexter.

Je l’observe, sans faire attention à ce doigt qu’elle agite devant moi. En revanche, j’admire une telle loyauté, un dévouement aussi grand envers celui qu’elle appelle le Conducteur. Et bien au moins nous savons que le Bossman n’est pas celui qui conduit ce train. Conducteur, simple et efficace.

Je l’observe et j’écoute. C’est beau tant de dévouement et je me demande si un jour je saurai en inspirer autant pour mes adeptes dont le cercle grandit peu à peu. Le jeune Nils en prend déjà le chemin. Terrence, il me faut encore gagner sa confiance. Mille, sa seule présence ici est la preuve de sa loyauté à notre cause.

Quant à ses promesses que rien n’arrivera, elles sont aussi imprégnées de sa dévotion que le fait qu’elle ignore dans combien de temps nous repartirons. Un passager est absent ? Autant dire qu’il doit être important si nous allons tous devoir attendre sur son retour. Je répons un bref :

- Très bien, à sa promesse de me tenir au courant, avec un même sourire égal et poli.

Alors en attendant, j’entreprends de faire connaissance avec Terrence, je sais beaucoup de choses sur lui, de ce qu’elle m’en a dit, de ce que j’ai trouvé dans les dossiers d’Hastur, mais rien n’est jamais aussi riche d’informations qu’un échange « direct ».

Camille sourit, puis après un demi-tour impeccable, elle alla taper à la 300. Elle demanda à pouvoir rentrer, puis après une petite minute, elle ressortir de la cabine-lit.
Elle repartir alors vers la tête des First.

Moins d'une dizaine de minutes plus tard, le train démarrait, lentement, presque poussivement. Mais il repartait. Personne ne pouvait le savoir, mais le Conducteur, après encore moult hésitation, venait par finir d'appuyer sur le bouton de commande de l'appareil de voie qui menait vers la voie de retournement. A quelques centaines de mètres devant le Train, une aiguille fut mise en mouvement, glissant le long de l'aiguillage.

Moins de trois minutes après, le train s'engageait résolument vers la voie nord du California Zéphyr. Techniquement, le trajet sud aurait été meilleur, mais il y aurait eu alors un col à 6887 pieds à passer, à Norden, peu après Reno. Le Conducteur aurait beaucoup aimé que les Mécanos puissent voir ce qui trainait à Reno, car désormais, ils entraient sur des voies où aucun train n'avait circulé depuis l'Apocalypse. Cela l'inquiétait aussi d'ailleurs : il ignorait l"état des voies.

Il choisit de ne pas dépasser, sauf urgence, la vitesse de 60 miles : cela les rendait rattrapables par n'importe quel véhicule, mais il escomptait bien que les pillards l'attendraient plutôt sur la voie de retournement (le moins bon des cas) ou sur le début de la sortie de Winnemucca (le plus favorable).
Et puis, ils évoluaient encore dans les Rocheuses et avec un essieu qui n'était plus moteur, il valait mieux ne pas trop demander immédiatement au train, au risque de tout perdre. Après la Jonction Nord de Reno, il aurait besoin qu'ils soient encore tous opérants non plus pour monter, mais pour freiner le Train qui descendrait 5000 pieds en moins de 100 miles.

Nous n'avions pas assez de Médikits ou autre dans le train, et les quelques très rares que nous avions étaient dans les mains des Raiders. Je supposais aussi que le Conducteur et certaines personnes en First en possédaient. J'étais blessé, et nul doute qu'un Médikit me serait bénéfique : mais je comprenais la logique de leur distribution. Comme tout ce qui se passait dans le Train, certaines décisions pouvaient paraître dures, mais elles étaient justes, pragmatiques et visaient à l'efficacité. Il n'y avait pas de passe-droit ici.

On m'amena à ma couchette et le médecin Yugo Slavinski, des First, vint m'ausculter. Il m'expliqua qu'il allait devoir sortir la seconde balle, et vérifier qu'il n'y avait pas de bouts de tissus dans la blessure. On me mit torse nu, avec l'aide que je pus apporter, puis on m'invite à boire une bonne rasade d'une bouteille d'alcool tout blanc
-"Da... Vôdkah. Pas comme maison, mais toi te sentir prêt.". L'accent du Docteur était une légende dans le Train. Je crois que je me souviendrais longtemps de son tord-boyau. A défaut de mourir d'une infection du bras, j'allais mourir en me perçant l'estomac et le bide...

Néanmoins, après quelques rasades, cela me parut moins fort. Et j'étais moins vaillant. On me traina jusqu'à la cantina, où une table fut aménagée. Je ne sentis même pas le froid du formica. Le Doc' avait une indéniable meilleure maîtrise de la médecine que de notre langue : ce ne fut pas indolore, mais rapide, et je l'espérais, efficace.

Quand il fut satisfait, et que je fus bandé, on me ramena à ma couchette. Dans le coltard, je ne sus même pas qui me portait.

Mais le plus étrange dans tout ça, c'est qu'alors que je sombrais, je pouvais sentir la moindre vibration du Train. Le E23-1? Non... Ca c'est une vibration, parce que, pour une raison que j'ignore, ils ont laissé la porte d'embarquement ouverte. Ce qui est une faute de sécurité. Mais c'est sur la droite, et ça m'inquiète plus que la porte. Un peu plus loin. Oui c'est ça. La roue droite de l'E31-2. Légèrement désaxée... C'était...

Il y avait peut-être une solution. Il fallait que je le dise, que je prévienne.

Je sombrais définitivement.

Pour la poursuite >>

Le train s’est remis en branle à mon plus grand soulagement. Pourtant Mille face à moi, semble toujours aussi inquiète.

- Tu le connais n’est-ce pas ? Cet homme, celui avec la veste rouge.

Elle se contente d’acquiescer, le regard sur le paysage qui défile sous nos yeux. J’étire un sourire :

- Tu ne veux pas m’en parler ?

Elle se détourne finalement du paysage pour me dévisager.

- Il n’y a rien de particulier à en dire. Il s'appelle Samuel Black et je l’ai connu à Seattle. Je croyais qu’il avait disparu dans les geôles de ces connards de théocrates, mais il a refait surface un jour. C’était en plein pendant la guerre menée par Audrey et ses… « bee »….la dernière fois que je l’ai vu, c’était le jour où tout a explosé au centre…..
- Je vois….

La suite, on la connait tous les deux. On s’est réfugié dans le bunker qu’Hastur a fait bâtir bien avant tout le reste, elle et d’autres mutants, quelques agents du Shield qui n’étaient pas en train de faire le ménage à la surface avec ces abominations qui obéissaient à Mère-Grand….J’ignore s’il y en a qui ont survécu à ce jour. L’important c’est que cette malade mentale soit morte.

Je soupire, me perdant moi-même dans mes pensées. Au bout d’un moment Mille se lève :

- Je vais voir comment vont leurs blessés.

J’acquiesce lentement, en la regardant quitter notre voiture pour remonter les couloirs du train.
….

Mille se voit très vite empêchée de poursuivre par un type. Oui dès le départ, elle a bien compris, chacun à sa place. Ce qui ne l’empêche pas de l’interroger.

- Je voulais savoir comment vont les blessés. Il y a eu des tirs échangés quand nous étions à l’arrêt. Est-ce qu’ils vont bien ?

HRP:

Mille s'est arrêtée à l'entrée de la 11, la Cantina des First et des Mécanos. Le Raider la regarde puis tout à coup s'excuse.

Oh, pardon M'dame ! Mon arme, toussa. Non, non, vous pouvez circuler. Vous en trouverez d'autres comme moi tout le long. C'est pour être déjà bien en place si d'aucuns avaient la mauvaise idée de s'en prendre au Train ! Il renifle un coup et se passe par réflexe la main sous le nez pour nettoyer. "Le premier a été enlevé par les assaillants et notre chef est à leur cul. Quand il va leur mettre la main dessus, il n'y aura plus guère d'espoir pour eux... L'autre blessé, c'est un mécano. Un gars cool, Coni. Il a été soigné par le véto - ouais, ici à bord, on a pas de médecin : on a récupéré un vieux véto qui faisait dans l'élevage de chevaux avant que les Zomb' du sud ne le forcent à trouver un nouveau job. Bon enfin, bref, le véto s'est occupé de lui et il récupère dans sa couchette. C't'un gars de la 12, couchette à un seul numéro mais j'sais pas trop bien laquelle."

Et il s'efface pour la laisser passer.

Mille a quitté la voiture depuis quelques minutes à présent. Je me tourne vers Nils, silencieux qui regarde dehors, ne semblant pas prêter attention à notre conversation à moi et à Terrence.

- Est-ce que tu peux la capter ?

Nils sursaute, gamin éternellement sur ses gardes, méfiant, craintif. Il va falloir qu’on travaille tout ça. Il semble réfléchir un instant, puis hoche la tête lentement.

- Dis-moi s’il y a quoique ce soit à signaler.
- Oui m’sieur.

Face à moi, Terrence me dévisage, je sens son étonnement.

- Il est télépathe, dis-je, simplement. Très utile en certaines circonstances.
- Est-ce que Mille le sait ?

Mon sourire s’étire.

- Bien sûr ! Nous formons une équipe, et vous en faites partie désormais. Vous allez vous aussi nous être très utile lors de ce voyage.

Je sens qu’il doute encore, pas seulement de moi, mais de la raison de ce voyage à WE. Mais il finira par comprendre comme Mille, comme les autres que c’est dans notre intérêt à tous.

…

Mille dévisage l’homme qui s’excuse et la laisse passer non sans répondre à ses questions.

- Et le passager qui voyageait avec nous ? Celui à la veste rouge ?

Quant à l’homme qui a été blessé, l’autre lui donne le numéro de la voiture. Coni donc, a été soigné par un vétérinaire. Ma foi, pourquoi pas ? Ils doivent faire avec les moyens du bord. Mille continue donc son chemin jusqu’à la voiture en question. Elle croise plusieurs des types qui surveillent la « bonne marche » du train, et finit par arriver dans une sorte de wagon couchette. Elle appelle son prénom, avant de tomber devant la couchette du type en question, Coni, reconnaissable à ses bandages.

Un homme la surveille du coin de l’œil.

- Comment va-t-il ?

Son regard revient sur le blessé, allongé et endormi. Elle ne va pas l'ennuyer alors qu'il se repose.

Je ne sais pas ce qui me réveille. Les paroles échangées, proches, ou tout simplement ce que je sens du train.

J'émerge à moitié dans les vapes.

Une silhouette se dresse devant moi. C'est flou. Je ne la reconnais pas, mais ce n'est pas important. Ce qui est important est ce que je sais. Mobilisant mes forces, je lui attrape le bras.

La roue droite de l'E31-2.Il faut diminuer le poids sur tout l'essieu. Diminuer le poids...

Et je retombe dans les vapes.

Le garde s’est contenté d’hausser les épaules. Mille hésite, puis poursuit son chemin en se demandant ce qu’est devenu Samuel ! Mais visiblement elle ne le saura pas de sitôt. En attendant autant aller voir l’autre blessé, un mécanicien, s’assurer qu’il va bien. Après tout, c’est lui qui aide à faire tourner la machine, donc il leur est autant utile que le jeune Nils.

Et alors qu’il parait endormi, l’homme se réveille d’un seul coup pour lui attraper le bras. Surprise, Mille reste sans réaction, mais elle entend bien ses paroles. Incompréhensibles pour elle, elle devine pourtant leur importance. Cet homme est sorti de son sommeil pour s’agripper à elle comme à une bouée de secours. Ces mots comptent, reste à savoir s’ils signifieront quelque chose pour les autres.

L’homme qui la surveillait un instant plutôt s’est éloigné.

- Hey ? Vous l’avez entendu ?

Elle s’approche et lui répète mot pour mot ce que le blessé lui a dit.

- Ça avait l’air d’être important.

Elle plonge ses yeux dans ceux de ce gars, espérant une réaction.

Le Raider regarde la couchette.

-"Bah, il est sonné. Il faut lui laisser de se remettre. Deux bastos, dont une dans le buffet, ça a tendance à vous faire cet effet."

Puis il se penche un peu pour observer par la vitre, non pas le paysage, mais l'extérieur. Sûrement qu'il est plus concentré sur sa mission que sur le reste.

Mille plisse les yeux, dubitative. C’est qu’il avait l’air véritablement inquiet cet homme. Elle lui jette un coup d’œil et revient à l’autre qui a l’air de dire que c’est juste un délire d’un blessé.

Elle sourit, conciliante et décide de caresser dans le sens du poil.

- Certes, le pauvre, j’espère qu’il va s’en remettre. Mais en attendant, il avait l’air vraiment inquiet. Alors peut-être qu’il délire seulement, mais si… si vraiment cette roue a un problème, quelles en seraient les conséquences ? Est-ce qu’il est le seul mécanicien à bord ?  J’avoue que je suis inquiète moi aussi. Vous ne voudriez pas trouver quelqu’un pour vérifier ?

Un autre joli sourire, demande polie. Ca ne coûte quand même rien de vérifier non ?
….

Nils sort de son silence, attend que j’aie terminé ma phrase pour nous signaler qu’il y a peut-être un souci mécanique avec le train. Le mécano a été blessé. Et Mille cherche à savoir si un autre peut s’occuper du problème signalé.

- Bien, dis-moi si elle obtient gain de cause, sinon préviens-moi.

Le Raider crache par la portière qu'il vient d'ouvrir.

Tiens, on s'traine aujourd'hui. Sûrement pour attendre le patron... Puis il semble noter que c'est à lui qu'on parlait.

Z'avez qu'à demander à Luis. C't'un Meks. Il saura dire.

Un peu dépité, Mille se résout à trouver ledit Luis, qui par chance, est dans la voiture où il dort, en train de se reposer (glander ?) sur sa couchette. Elle répéte aussi patiemment que possible sa remarque et sa question.

Maqué. ieu souis désolé. Le Bossman pas là. Kidnappé, hop ! Y l'experto des boggies, cé Coni, et lou gars, il est dans les vâp'. Mais pas d'inquouétude. Le Train, il est solido. Commo ùne roc. Lou Coni, il est sonodo. Né pas possible de savoir qu'oune roue est voilée, solo en escuchando el Train. Tranquilo Senora. Todo va bene.

Elle n’a donc pas obtenu gain de cause ! Ok. Je soupire mais me décide à me lever pour aller voir le problème de plus prêt. Puisque la cause semble tenir à Mille, et comme personne ne parait vouloir l’écouter, on va les y aider un peu.
Il me faut donc traverser les couloirs du train, gardant mon équilibre malgré les quelques remous de la machine, jusqu’à rejoindre Mille. Celle-ci est en pleine conversation avec un homme typé au fort accent italien.

- Un souci, Mille ?

Mille me regarde avec de l’agacement dans les yeux, comprenant bien qu’elle n’obtiendra rien de plus de la part de ces types. Elle me fait un point rapide et moi je me tourne vers l’italien.

- Ok, donc oui, tout va bien ! Mis à part qu’on a été attaqué par une bande d’hommes armés qui non seulement ont tiré sur votre mécano mais qui en plus, ont enlevé votre « bossman ».

Mon sourire s’étire, même si mon regard reste froid :

- Et à présent, vous refusez de prêter foi aux paroles de votre mécano ? Douteriez-vous de ses compétences ? Ou est-ce juste parce que c’est Mademoiselle Mille qui vous a rapporté ses mots ? Ou tout simplement parce que vous n’avez pas envie de vous bouger pour régler le problème ?

Le ton est d’avertissement, mais je retrouve très vite un sourire glacé pour m’approcher du fameux mécano.

- Peut-être voudriez-vous l’entendre de sa bouche même ?

Je me penche vers l’homme étendu, faisant mine de le réveiller d’une brève secousse sur l’épaule, mais c’est seulement pour déguiser l’impulsion que je donne à son cœur, une bonne petite impulsion qui va le tirer de son sommeil, pour lui donner un bon coup de boost.

- Monsieur ? Je suis navré de vous ennuyer mais voudriez-vous nous redire quel est le problème avec le train ? Si le souci peut attendre ou s’il vaudrait mieux que ces hommes ici présents se bougent rapidement pour le vérifier ?

Ma voix se fait bienveillante, accrochant son regard, pour l’encourager à parler. Et après il pourra dormir tout son soûl. Et moi et Mille pourrons retourner à notre voiture. Mais son cœur me résiste, fatigué par les épreuves sans doute, sa blessure qui réclame toute son énergie. Nous n’allons rien obtenir de lui. [echec]

Je me tourne vers Mille et secoue la tête. Mais elle ne semble pas vouloir renoncer. Elle se penche vers l’homme et le secoue bien plus fermement que je ne viens de le faire.

- Bon sang, dites-leur !!! dites-leur ce que vous m’avez dit !

Je la retiens finalement par les épaules.

- Laisse,…..s’ils estiment que ce n’est pas assez inquiétant pour aller jeter un œil à ce problème, ils doivent savoir de quoi ils parlent n’est-ce pas ? Dis-je en lançant un regard vers l’italien. Allez viens, laissons ce pauvre homme se reposer.

Le train a fini par se remettre en route et nous n’avons pu voir l’incident avec le Buggy. Tout au plus ais-je ressenti une légère secousse, alors que nous avons finalement regagnés nos sièges. Mille ne tenant pas en place, n’est pas restée longtemps assise avec nous et a fini par aller faire un tour. Je sais qu’elle s’inquiète toujours pour ce type.

Mais je ne m’en formalise pas, préférant me concentrer sur la suite. En espérant que nous n’arrivions pas trop en retard au port de WE. De là nous sommes sensés prendre un hors-bord qui nous amènera jusqu’à Avallon, mais ça doit se faire dans la plus grande discrétion. Mon contact là-bas m’a informé que le centre-ville est agité par des manifestations, dues à l’arrêt des usines.

J’espère que nous ne rencontrerons pas d’autres incidents, ce voyage en train s’est avéré finalement plus long que je ne le pensais.