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Où l'on traite du pourquoi et du comment entre autres choses (rebours)Projet Epsilon :: Adventures :: New-York :: Archives
 
Manuq TuurngaitInuk & admin
# Où l'on traite du pourquoi et du comment entre autres choses (rebours)Jeu 22 Avr - 19:28
Broadway, 31 décembre 2202, 23h59…

Malmené par le vent froid qui balaye la City depuis plus d’une semaine, le premier flocon de l’hiver finit enfin par arriver, mais bien plus tard qu’à l’accoutumée. Ces derniers jours, certains comme Johnny le prêcheur de Central Park, se sont même mis à espérer qu’il ne viendrait pas cette année. Mais leurs espoirs sont vain.
Bientôt, la ville entière sera recouverte d’un lourd manteau blanc qui cachera pendant quelques semaines le chaos, la misère et la crasse de « Big Apple »… ou du moins de ce qu’il en reste…

Porté par le souffle tumultueux, notre frêle polygone de glace a pratiquement descendu tout Broadway sans rencontrer un obstacle, sans même croiser âme qui vive. Il faut dire qu’il ne fait pas bon traîner dans les rues si tard après le coucher du soleil. L’obscurité des rues est bien trop dangereuse, surtout près des bouches de métro…

Chacun a donc rejoint son abri, son squat ou son refuge, ou alors est allé se réfugier dans l’un des rares endroits animés de la ville, comme le « Freedom Fighting ». C’est sur le néon grésillant de ce bar que notre flocon finit sa folle échappée, comme si lui aussi voulait fêter le réveillon avec les rares vivants qui peuplent le quartier de Manhattan. Car des vivants, à Manhattan comme ailleurs dans le monde, il n’y en a plus beaucoup…

Broadway, 25 décembre 2128, 08h32…

La petite « Aby » se réveilla doucement et se leva machinalement de son lit pour rejoindre le salon en traînant ses chaussons : ses animés préférés allaient bientôt commençer. Elle était encore fatiguée ce matin. Il faut dire qu’elle s’était couchée tard hier, plus tard que d’habitude.

Encore endormie, Abygail passa devant la cuisine où sa mère lui préparait son bol de Corn Flakes. Elle alla l’embrasser rapidement, puis reprit sa route vers la « déesse» TV.
Ce ne fut que lorsqu’elle arriva enfin dans la plus grande pièce de l’appartement perché en haut d’un haut building, qu’elle se souvint..

C’est la vue du majestueux sapin trônant dans un coin de la pièce, tradition ancestrale à la signification oubliée mais perdurée depuis des siècles, qui la sortit de sa torpeur matinale.
Son doux visage de fillette s’éclaira encore un peu plus lorsque son regard se posa sur les cadeaux déposaient au pied de l’arbre. Elle courut, et commença à ouvrir frénétiquement les paquets à la recherche « DU » cadeau, celui que tous les enfants sages avaient du demander au Père Noël cette année là… celui là même qu’ils n’auraient jamais dû commander…

Un atelier de manufacture dans la banlieue de Pékin, une nuit d’août 2128..

Il faisait décidément trop chaud pour Jack dans ce pays, il transpirait à grosses gouttes, même à cette heure avancée de la nuit. A moins que ce ne soit la peur.. La peur de casser la précieuse fiole qu’il cachait dans son sac. Dans cette petite fiole, un liquide transparent et inodore qu’il verserait bientôt dans la cuve numéro 22, celle contenant le plastique destiné au moulage du jouet star du prochain Noël… Cette petite fiole, dernière pièce d’un puzzle imaginé par un fou.

Springfield, un soir de mars 2128…

William Boyington rentre chez lui, garant sa voiture de leasing dans l’allée d’une maison de banlieue ressemblant à s’y méprendre aux centaines d’autres qui l’entourent. Cette maison, comme la voiture, ne lui appartient pas, elle est la propriété de la TransGen Corp., la société qui l’emploie, le nourrit, le loge, le fait vivre... A bien y réfléchir, il se demande d’ailleurs si lui-même n’appartient pas à la TransGen Corp.

Il s’assure que les portières sont bien verrouillées, non pas que le quartier soit malfamé, les vigiles qui patrouillent tous les quart d’heures dans la résidence et qui contrôlent tous les allées et venues garantissent une relative tranquillité, mais plus par habitude, par manie. Son attaché-caisse dans la main gauche, il réajuste sa cravate. D’un pas régulier il s’avance vers la porte. Vingt-sept pas lui sont nécessaires pour rejoindre l’allée à la porte d’entrée de la maison, il les a déjà comptés. Il les compte tous les soirs en fait, et tous les soirs à la même heure : 22h55.. En vérifiant sa montre, il passe le badge qui déverrouille la porte d’entrée.

Il s’avance dans une maison propre et bien ordonnée, dépose sa mallette à sa place habituelle, puis se dirige dans la cuisine. Il prend un verre qu’il remplit d’eau, le boit, le rince, l’essuie et le range lui aussi à sa place.
Puis comme tous les soirs, il rejoint le salon, s’installe dans son fauteuil, et regarde le mur, son mur, son chef-d’œuvre… Pendant de longues heures, immobile et silencieux, il les regarde, les scrute, les observe, les dévisage… Une à une, image par image, photographie par photographie, il les regarde. Simples inconnus, passants et badauds, ayant pour seul point commun de fréquenter le parc municipal les dimanches ensoleillés. Il ne connaît aucun d’eux, pourtant il les haït tous, sans exception, eux qui se refusent à l’aimer.

Mais bientôt, il aurait sa revanche : une revanche totale et définitive. Il y travaillait depuis 5 ans.

Machinalement, il glisse la main dans sa poche, et en sort un billet d’avion pour la Chine et un passeport « multi-pass international » au nom de Jack Vance. Il ne sait pas pourquoi, mais ce nouveau nom lui avait tout de suite plu. Tout était maintenant prêt.

Laboratoire de la TransGen Corporation, Springfield, 24 décembre 2125.

L’analyseur bi-polaire à spectrographe de masse récursif émet un léger ronronnement depuis une bonne demi-heure maintenant. William attend patiemment le résultat. Il est seul, assis les mains posées sur les genoux. Il attend. Les autres sont déjà tous partis. Il est 21h25. Ils doivent déjà tous être attablés en famille, et lui est seul. Il attend.

Le ronronnement s’arrête, laissant place au bruit de l’imprimante. William commence une lecture attentive des résultats. Après plusieurs minutes d’analyse silencieuse, il saisit un calepin dans sa poche et y griffonne quelques lignes :

Test réussi. L’effet du catalyseur va au-delà de mes espérances. Le virus latent implanté génétiquement dans les échantillons se révèle immédiatement à son contact, même à très faibles doses, et présente une virulence hors du commun.

Puis, il referme soigneusement son calepin, le range, se rapproche de son clavier et rédige un dernier email pour aujourd’hui :

Destinataire : Comité de Direction de la Transgen Corporation
Date d’envoi : 24 décembre 2125, 21h52 :
Objet : Projet Epsilon : résultats et conclusions du Service Recherche.

Messieurs,
Je vous joins les rapports et compte-rendu des études effectuées par notre Service Recherche durant ces dernières semaines.
L’étude des échantillons tirés des plants de la serre 2655fH56 démontre des résultats exceptionnels, et cela sur l’ensemble des différents produits céréaliers de la gamme « Epsilon ».
Ces produits présentent des facultés jusqu’ici jamais constatées : résistance à toutes les maladies et parasites connus, rendement exceptionnel, acclimatation accrue , apports nutritionnels enrichis.
La gamme « Epsilon » révolutionne l’agronomie moderne, et influencera à coup sûr le développement mondiale des prochaines années, et ainsi celui de la TransGen Corporation.
Je vous confirme donc qu’au vu des résultats concluants et formels : la phase de commercialisation des produits de la gamme « Epsilon » peut être déclenchée.
Cordialement,

William Boyington
Directeur du Service Recherche
TransGen Corporation
Manuq Tuurngait
en brefDate d'inscription : 15/02/2009

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